Abécédaire de la santé:
cor au pied

Cor, ¦il-de-perdrix, oignon et autres durillons, autant de noms imagés synonymes de douleurs et de handicap pour se déplacer. Refusez la fatalité, des solutions existent.

Par le Dr Olivier Bugnon, pharmacien, Société suisse de pharmacie

 

Le pied est un organe sensible. Et la présence de callosités douloureuses (épaississement de l'épiderme) est un handicap certain gâchant la nécessité et le plaisir de la marche. Un cor au pied est une callosité dure, douloureuse, située en général au-dessus d'une articulation. Il a une « racine », car en fait il s'enfonce dans le derme. Un « ¦il-de-perdrix » est un cor dit « mou » qui se développe entre les orteils si la peau macère. Un durillon est un épaississement plus étendu, souvent en bordure de la plante du pied généralement sans « racine ». Un « oignon » est la conséquence désagréable du frottement de la chaussure sur l'articulation déformée (subluxation) du gros orteil.

 

Mesure de confort

Le facteur déclenche des cors et des autres callosités est souvent le port d'une chaussure particulièrement étroite ou mal conçue. « Trouver chaussure à son pied » est donc certainement la première mesure à envisager. Dans ce sens, l'avis d'un podologue et la réalisation d'une semelle spéciale peuvent être judicieux. Protégez par ailleurs la zone sensible avec des coussinets ou des cales en mousse. Ils diminueront le frottement, par conséquent la douleur mais aussi le risque de macération en facilitant l'aération.

 

Le bon usage des coricides

Les coricides sont des médicaments utilisés localement pour lutter contre l'épaississement de l'épiderme. La substance essentielle composant ces produits est l'acide salicylique. On la retrouve sous forme de pommade, de collodion (liquide qui en en séchant laisse une couche laquée) ou d'emplâtre, disponible en pharmacie. Son effet « décapant » peut aider à soulager les douleurs à condition toutefois de bien suivre les recommandations d'application suivantes :

  • Comme préliminaire, baignez votre pied et frottez ensuite la callosité à l'aide d'une pierre ponce, moins agressive qu'une râpe métallique. Le ramollissement de la peau et l'élimination des ,peaux mortes renforceront ainsi l'effet du coricide.
  • Protégez la peau saine de l'effet irritant du coricide à l'aide d'une rondelle protectrice, d'un collodion ou d'un vernis à ongle. Appliquez le produit avec le maximum de précision.
  • Répétez ces deux opérations et appliquez le coricide 1 à 2 fois par jour. Le nombre d'application nécessaire est généralement de 5 à 8 selon l'ampleur de la callosité.

 

Pour plus de sécurité

Demandez l'avis de votre pharmacien dans les cas suivants :

  • Callosité très douloureuse ou absence d'amélioration après 5 à 8 application d'un coricide.
  • Autres signes comme fièvre, infection (enflure, rougeur, pus), autres rougeurs ou lésions de la peau.
  • Autres ennuis de la santé comme diabète, troubles de la circulation sanguine, antécédent de maladie de la peau sévère ou d'allergie médicamenteuse.
  • Autres médicaments pris en parallèle comme par exemple insuline et autres antidiabètiques, aspirine et anticoagulants.
  • Etapes de la vie méritant plus d'attention : jeune et grand âge, grossesse, allaitement.
  • Si la gêne est trop importante ou persiste malgré l'usage d'un coricide, demandez l'avis de votre médecin ou de votre pédicure.

Extrême prudence:

  • Si vous êtes diabétiques, si vous souffrez de problèmes circulatoires périphériques (petits vaisseaux) ou d'affections dermatologiques sévères, vous devez renoncer aux coricides sans la stricte surveillance d'un médecin. Le risque d'inflammation, d'ulcération et d'infection est si grande que vous vous exposeriez à des complications locales ou générales graves.

 

 

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